Le poids des fourmis

Le poids des fourmis - Yanick Macdonald

Durée

75 minutes

Public cible

13 ans et + 

Jauge recommandée

350

Crédt photo : Yanick Macdonald

L’état du monde pèse lourd sur Jeanne et Olivier. Elle vandalise des pubs. Il rêve qu’on brûle sa génération comme une guimauve. Voilà qu’une élection scolaire est organisée dans le cadre de la — honteusement sous-financée — Semaine du futur.  Catalysés par l’espoir qu’ils pourront changer les choses, tous deux s’affrontent dans une campagne électorale menée sur fond de discours enflammés, d’expéditions ninjas, de collusion et d’ost*e de licornes.

À la fois satire politique hallucinée et radiographie de nos angoisses collectives, Le poids des fourmis jongle avec des questions de résistance citoyenne et d’abus de pouvoir. Aussi exubérante que caustique, la pièce invite le spectateur à réfléchir au poids qu’il porte, mais surtout, à celui qu’il possède face au monde.

DAVID PAQUET ET PHILIPPE CYR CRÉENT LE POIDS DES FOURMIS
© Jonathan  Malenfant

DAVID PAQUET

Réputé pour écrire des personnages colorés, David Paquet fleurte avec un imaginaire dramatique éclaté où se côtoie à la fois le sensible et l’invraisemblable. Diplômé en écriture dramatique à l’École nationale de théâtre du Canada en 2006, il s’est fait connaître avec son texte Porc-épic  qui a ensuite été publié chez Dramaturges Éditeurs et repris dans plusieurs pays. Pour cette pièce, il a remporté en 2010 le Prix du Gouverneur général du Canada et le Prix Michel-Tremblay. Le théâtre pour la jeunesse fait partie de son cheminement d’auteur depuis plusieurs années. David Paquet est aussi l’auteur de 2h14, Appels entrants illimités, Le brasier, Le soulier  et a bénéficié d’une résidence de création au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui au cours des saisons 2015-2016 et 2016-2017.

PHILIPPE CYR

Philippe Cyr est diplômé de l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM. Il a fait ses débuts au Théâtre Prospero où il signe ses premières mises en scène  : Les Escaliers du Sacré-Cœur, Et si je n’étais pas passée par là ?, Norway.Today. Suite à ces expériences, il complète une maîtrise en théâtre, toujours à l’UQAM, où il travaille sur une adaptation de Mère Courage et ses enfants de Brecht.

Il a mis en scène Chloé Sainte-Marie, le iShow,  J’aime Hydro, Le brasier  et Prouesses et épouvantables digestions du redouté Pantagruel. De plus, il collabore à la vie académique de l’UQÀM et de l’École Nationale de Théâtre du Canada. Plusieurs de ces spectacles ont été vus et primés au Québec, au Canada, en France.

Visionnez maintenant la série d’entretiens entre l’auteur et le metteur en scène de Le poids des fourmis : 

Crédit vidéo : Camion

Mot du metteur en scène

Crédit photo Julie Artacho

Nous vivons dans une ère de grande conscience. Nous sommes bien au fait de tous les problèmes du monde, mais face à l’inadmissible il est parfois difficile d’avoir une emprise sur les choses. Parfois difficile de poser des gestes et de croire que nos actions ont un réel impact. C’est peut-être de là que naît notre anxiété, face à tous les défis que l’humanité doit relever, face à l’inertie collective.

Qu’est-ce que le théâtre peut bien apporter comme solution ? Il semble faire partie du problème avec ses décors, ses nombreux déplacements et ses propos parfois vertueux.

Pourtant, j’ai l’intime conviction qu’il faut que les points de vue s’entrechoquent. Il faut que ce rassemblement d’humains dans un même lieu provoque la discussion, une discussion nourrie par le sensible, par la rencontre des corps entre eux, par des esthétiques étonnantes, par des mots inconfortables, des réalités distortionnées. Nous devrions sortir d’un théâtre et avoir eu l’occasion de regarder les enjeux sous un nouvel angle, avec les yeux des autres et ainsi comprendre la substance de ceux qui nous apparaissent trop souvent incompréhensibles.

C’est ce que nous voulons en déformant l’école de Jeanne et Olivier dans tous les sens. Cette école qui n’a rien de réel,

une école prétexte pour parler des rapports de forces, de nos responsabilités, de nos efforts, mais surtout de nos paresses. Si cette école existait, elle serait fermée par décret ministériel, mais imaginer le pire des mondes nous aide à le prévenir. C’est une manière de contempler l’intolérable et de trouver la force d’y mettre un point final.

Je veux croire qu’ensemble, nous avons la balance du pouvoir.

Philippe Cyr

Mot de l'auteur

Crédit photo Julie Artacho

Pour moi, les auteurs sont des éponges et des sculpteurs : ils s’imbibent du réel et en sculptent une fiction. Avec Le Soulier, ma pièce précédente, j’ai porté mon attention sur la santé mentale; plus précisément sur le courage des êtres qui souffrent et la noblesse de celles et ceux qui les aident à ne pas perdre pied. Après cette incursion au cœur de nos blessures invisibles, j’ai voulu tourner mon regard vers le tangible et le collectif.

Le poids des fourmis serait plus politique que psychologique. Cette fois, c’est le citoyen concerné, davantage que l’être fragile, qui signerait le texte.

J’ai commencé à lire, à questionner, à chercher. Rapidement, l’éponge a été inondée : désillusion politique et cynisme ambiant, écoanxiété et urgence environnementale, indifférence et mobilisation citoyenne, gain personnel versus bien collectif, abus de pouvoir et corruption. Dur constat duquel s’est dégagée une question centrale : qu’est-ce que c’est, aujourd’hui, être jeune et recevoir une Terre malmenée en cadeau ? Comment garde-t-on espoir lorsque « bonne fête » est remplacé par « bonne chance » ?

En réponse à cette charge, le sculpteur a opté pour une satire politique. Tout sera exagéré à outrance. Façon idéale, il me semble, de porter un jugement critique sans marteler le spectateur d’un propos dont il connaît déjà la gravité. Rire et réfléchir ne sont pas incompatibles. Au contraire : l’humour permet un relâchement qui rend digeste ce qui, autrement, serait difficile à avaler.

Oui, Le poids des fourmis est une radiographie de nos angoisses collectives, un inventaire des menaces qui nous guettent. Mais, surtout, la pièce se veut une trêve vivifiante, spécialement pour une jeunesse qui se trouve confrontée à des problèmes dont elle n’est nullement à l’origine. L’idée n’est pas de fermer les yeux devant un horizon incertain. Au contraire : c’est une invitation à regarder, toutes et tous, en même temps, dans la même direction. Le poids des fourmis, c’est un rappel qu’ensemble, non seulement tout est moins lourd à porter, mais plus facile à déplacer. À transformer.

David Paquet

Des critiques unanimes

« Un pari réussi haut la main. […] La mise en scène de Philippe Cyr est un vrai bonheur d’humour et de finesse. »

– Michelle Chanonat, JEU, revue de théâtre

« David Paquet et Philippe Cyr, le duo à l’origine du Brasier, frappent encore juste pour leur première collaboration avec le Théâtre Bluff. »

– François Jardon-Gomez, Le Devoir

« Le choc des générations, l’angoisse climatique et l’urgence du changement sont abordés avec énormément d’humour et d’absurdité. »

– Gabrielle Deschamps, Passion MTL

« Un quatuor d’acteurs époustouflant […] À savourer sans retenue entre amis ou en famille. »

– Tania Bélanger, ARP Média

Prix et distinctions

2022 – Prix littéraire du Gouverneur général – Théâtre

2021 – Prix de l’Association québécoise des critiques de théâtre – saison 2019-2020
• Finaliste Meilleur texte original – David Paquet
• Finaliste Meilleur concepteur ou meilleure conceptrice – Odile Gamache pour la scénographie
•  Finaliste Interprétation masculine – Gabriel Szabo

2021 – Mousson d’hiver 2021 (Rencontres théâtrales pour la jeunesse), France
Texte sélectionné

2021 – Prix Françoise-Graton du Théâtre Denise-Pelletier – saison 2019-2020
Récipiendaire du prix pour la scénographie – Odile Gamache

2020 – Prix Michel-Tremblay du Centre des auteurs dramatiques du Québec (CEAD) – saison 2019-2020
Finaliste au meilleur texte dramatique – David Paquet

Crédits

Auteur
David Paquet

Mise en scène
Philippe Cyr

Distribution

  • Nathalie Claude ou Dominique Quesnel
  • Gaétan Nadeau 
  • Gabriel Szabo ou Lou Savoie-Calmette
  • Élisabeth Smith ou Camille  Massicotte

Direction de production
Émanuelle  Kirouac-Sanche

Direction technique
Mélissa Perron

Assistance
Vanessa Beaupré

Scénographie
Odile Gamache

Costumes
Étienne René-Contant

Éclairages
Cédric Delorme-Bouchard

Conception sonore
Christophe Lamarche-Ledoux

Équipe technique en tournée
Antoine Breton, Frédérick Bélanger, Catherine Dicaire et Rébecca Brouillard

Codirection artistique
Mario Borges et Joachim Tanguay

Ce spectacle a été créé à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier à l’automne 2019.

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